J’ai mentionné mon handicap sur ma page de présentation, il était donc normal que je développe un peu plus ce sujet dans un article. Toutefois pour que ça reste digeste je vais tâcher de rester succincte.
La fameuse description
Pour résumer, l’autisme est un handicap neurologique qui se traduit à divers degrés par une triade :
- Des troubles de la communication verbale ou non verbale,
- Des difficultés d’interactions sociales,
- Des troubles du comportement à caractère répétitif
Généralement, d’autres troubles s’y ajoutent comme les particularités sensorielles, des troubles dys- (dyslexie, dysphasie etc.), des troubles compulsifs, et bien d’autres.
Pourquoi dit-on « Asperger » ?
Parce que la découverte de ce syndrome a été faite en 1944 par un pédiatre autrichien du nom de Hans Asperger. Ses observations sont restées peu connues jusqu’en 1981 avant d’être reprises par Lorna Wing, une doctoresse anglaise, qui a publié des écrits ayant contribué à faire connaître ce trouble. En 1994, le syndrome d’Asperger a été ajouté au quatrième Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-4), un ouvrage de référence. Aujourd’hui, l’appellation syndrome d’Asperger n’est plus utilisée depuis la publication du DSM-5 en 2013 qui inclut ce trouble dans un champ plus large qu’est le TSA : le trouble du spectre de l’autisme.
En ce qui me concerne, je continue à dire « syndrome d’Asperger », qui demeure à mes yeux une forme de respect pour la personne ayant découvert ce trouble. Après tout, on doit le compteur Geiger au physicien allemand Hans Geiger, on doit le théorème de Pythagore au mathématicien grec du même nom, on doit à Louis Braille un système de lecture pour les aveugles… etc. Bref, vous avez saisi l’idée.
Les clichés
« Tout le monde est un peu autiste », « Ça ne se voit pas que tu l’es », « C’est à la mode », « Ce sont tous des surdoués » … Malgré les connaissances scientifiques établies et vérifiables, les clichés persistent à cause de la médiatisation croissante de l’autisme en France. L’idée largement répandue étant que très peu de personnes seraient concernées, et que les autistes sont soit déficients, soit surdoués, alors qu’il existe tout un panel de personnes autistes invisibilisées entre les deux.
Ce n’est pas une maladie
Les termes « malade et maladie » viendraient du latin « male habitus » qui signifie « en mauvais état », induisant donc un état négatif. La maladie, éphémère ou permanente, se dissocie toutefois de l’individu dont elle altère la santé puisqu’elle peut souvent être traitée et disparaître indépendamment de la personne. Or pour l’autisme ce n’est pas le cas puisqu’il ne peut pas être séparé de l’individu ! Présent dès la naissance, il fait partie intégrante de la personne et teinte toute expérience, toute sensation, pensée ou émotion. Raison pour laquelle on le dit envahissant. Et s’il existe des moyens pour réduire les troubles dont il est à l’origine, il ne peut en aucun cas disparaître. On parle donc d’handicap, et non de maladie.
Pour conclure
Vous l’avez compris, la base est la même pour toutes les personnes qui ont ce syndrome. Mais retenez également que pour chacune de ces personnes l’intensité des troubles associés varie énormément. Il y a donc autant de personnes autistes différentes que de personnalités différentes.
Mais, concrètement ça donne quoi ?
Si vous avez un fonctionnement normal, dit « neurotypique », c’est parce que dès la naissance vous bénéficiez d’un réseau de neurones qui suivent des câblages précis. Il suffit de les stimuler par des stratégies d’apprentissages ordinaires pour devenir fonctionnels, et vous faites ce travail sans efforts, de manière automatique. Chez moi, ce câblage est complètement différent, d’où le besoin de méthodes d’enseignement différentes !

Reste que pour mener mon auto-entreprise cet handicap est un véritable frein. Néanmoins j’ai choisi d’accepter l’autiste Asperger que je suis, et de persévérer dans ce que j’aime faire sans me préoccuper du regard des autres. J’ai adapté mes méthodes de travail, et même mon site internet afin de me permettre de vendre mes créations en direct, sans avoir besoin de rencontrer le public. C’est une aventure atypique, à mon image, et qui me plaît énormément !
Alors bien sûr, il reste quantité de sujets à aborder sur l’autisme : le diagnostic, les droits, le choix d’une vie de famille, les relations amoureuses, le travail… mais il me faudrait rédiger plus d’un livre pour en venir à bout. A la place, je vous propose de me poser vos questions en commentaires : j’y répondrai avec plaisir et cela pourrait donner naissance à une future F.A.Q si le sujet vous intéresse.