Tout sur l’art digital

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une création artistique qui utilise du matériel numérique comme support, comme par exemple l’ordinateur, une tablette ou même un téléphone. Elle est interprétée en tant que suite binaire, c’est-à-dire une simple succession de 0 et de 1. Il existe même des logiciels qui permettent une création aléatoire d’images pouvant être considérées comme étant de l’art. Toutefois cette création résulte d’équations mathématiques complexes, tandis que le processus de création d’un artiste est fondé sur son cheminement personnel, ses intentions, ses objectifs de création. En cela, la machine ne reste donc qu’un outil utilisé par l’artiste comme moyen d’expression.

D’où vient-il ?

D’après ce que j’ai lu, l’art digital a débuté dans les années 70-80 avec l’avènement des premières technologies numériques qui permettaient de combiner dynamisme, interactivité et customisation. Reconnu par les spécialistes et les musées, il est aujourd’hui partout. Son existence a permis de mélanger les médias, voire de les combiner, pour que le spectateur puisse vivre l’œuvre comme une nouvelle expérience. Enfin, il a permis à ce que la création devienne accessible au plus grand nombre : désormais tout un chacun peut créer une œuvre à partir de son téléphone par exemple, et ce sans avoir reçu une formation artistique quelconque.

L’histoire de la peinture numérique

La peinture numérique (ou digital painting, en anglais), au même titre que les autres genres artistiques, s’est développée à partir de logiciels de dessin assisté par ordinateur, puis avec la réalité virtuelle. Le pixel art est sans aucun doute l’une des premières techniques de peinture numérique, arrivée avec les premiers ordinateurs et les premiers jeux vidéo. Lorsque les palettes graphiques apparaissent dans les années 1970, permettant de peindre sur des écrans vidéo à l’aide d’un stylet, cet art s’est rapidement démocratisé, révolutionnant entre autres le domaine du concept art (cinéma, jeux vidéos, cartes à jouer…).

Comment ça marche ?

Le processus de création est plus libre que dans la peinture traditionnelle. Un peintre va superposer des couches de couleurs par exemple, mais sans pouvoir les remanier : une fois la couleur séchée, elle ne peut plus être retirée ou modifiée, il faut peindre par-dessus. L’artiste digital, lui, peut utiliser plusieurs calques qu’il superpose, intervertit ou modifie au gré de ses envies. Le numérique permet donc de faire et défaire à l’infini, sans qu’il n’y ait de déchet. Malgré cette facilité, et l’accès à des outils digitaux semblables à ceux d’un peintre traditionnel (pinceaux, palette de couleurs, couteau, gomme…), l’artiste digital doit tout de même savoir dessiner, composer son œuvre et travailler ses couleurs. Cela demande une excellente maîtrise des logiciels numériques mais également de solides bases en dessin, car c’est une discipline qui ne compte pas seulement sur le talent mais aussi et surtout sur le travail !

Les spécificités de la peinture numérique

La peinture numérique est un médium comme tant d’autres, avec ses avantages et ses contraintes :

  • Elle permet de créer et d’effacer à volonté, sans utiliser de matière et sans déchet
  • Elle est économique (une fois le matériel informatique acheté, il n’y a plus aucune dépense à contrario d’un peintre traditionnel qui doit se fournir en toiles, peintures et pinceaux)
  • Elle ne salit pas
  • Elle est transportable et peut donc s’exercer partout en prenant peu de place
  • Elle nécessite un accès à l’électricité

On s’éloigne ainsi de l’image du peintre traditionnel, couvert de taches colorées, debout devant sa toile, entouré d’œuvres empilées dans un local rempli d’odeurs. Ça peut sembler dommage mais cela dit comparer ces deux formes d’art n’a guère de sens puisqu’elles ne se concurrencent pas. Certains artistes explorent les deux médiums à la fois, par exemple en utilisant le numérique comme ébauche avant de réaliser sur une toile leur peinture. A chaque artiste de choisir ce qui lui convient le mieux.

Dans quel cadre juridique entre la peinture numérique ?

La valeur d’une œuvre est déterminée par l’existence ou non de multiples et par leur nombre ; il ne tient donc qu’à l’artiste, qu’il s’agisse d’un peintre traditionnel ou d’un artiste digital, de déterminer l’originalité de son œuvre en ne créant qu’un exemplaire unique ou en produisant des tirages limitées et numérotés.

Que penser des IA ?

Révolution moderne dans le monde de l’art depuis 2020, les IA génèrent des œuvres qui ne sont que des pixels assemblés selon des règles mathématiques complexes et qui n’ont aucun sens particulier pour elles. Elles n’ont pas d’émotion lorsqu’elles produisent une image, à la différence d’un humain qui, lui, va ressentir une émotion et chercher à la retranscrire en art, ou la ressentir en voyant l’œuvre. En ce sens, les IA ne sont pas une menace et ne le seront pas de sitôt : elles sont pour le moment un outil parmi tant d’autres. Elles restent toutefois dans la tourmente puisqu’elles se servent d’images existantes pour générer les leurs, sans demander la permission aux artistes concernés. Imaginez-vous en train de peindre une œuvre sur une toile, au milieu d’une place publique ; vous la terminez, vous la signez (ou pas) puis vous repartez chez vous, laissant sur place la dite œuvre. Rien d’étonnant donc à ce que quelqu’un passe, la voit et s’en empare, n’est-ce pas ? Et bien lorsque vous postez l’une de vos œuvres sur l’espace public, qu’il s’agisse d’un réseau social ou d’un site spécialisé type Artstation, c’est exactement la même chose : vous laissez votre œuvre sans surveillance, à la merci d’un humain… ou d’une IA ! Or tout artiste a besoin d’un minimum de visibilité pour faire découvrir son travail. D’après moi tout le problème est donc de trouver un moyen d’être vu… sans être vu ! Vrai dilemme !

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